Sans doute avez-vous noté que les jésuites viennent d'élire leur nouveau supérieur général. La Compagnie de Jésus est la première congrégation catholique masculine par le nombre - 19,000. Le P. Adolfo Nicolas, qui devient donc celui que l'on a coutume d'appelé le "pape noir", par cliché sans doute, a fait une homélie que j'ai trouvée fort belle. Il invite ses frères à réfléchir, à la suite du prophète Isaie, leur disant que "l'enjeu concerne la Bonne Nouvelle du salut à toutes les nations". Dans la suite il insiste plusieurs fois sur le caractère non géographique, dans le monde d'aujourd'hui, de cette dénomination de "nations". Je cite: "Cependant, des nations continuent à surgir. Je me demande aujourd’hui qui sont ces « nations », ces communautés non géographiques, ces communautés humaines, qui réclament notre aide : les pauvres, les marginalisés, les exclus. Dans notre univers mondialisé, le nombre des exclus absolus augmente. Les exclus sont diminués, car notre société n’a de place que pour le grand, pas pour le petit. Tous ceux qui sont désavantagés, manipulés, tous ceux-là sont peut-être pour nous ces « nations » : Les nations ont besoin du message prophétique de Dieu."
En lisant, je me demandais si homos, nous étions potentiellement une de ces "nations". C'est une question que je me pose souvent dans le contexte de la Shoah lorsque l'on trouve énumérées les catégories de victimes - Juifs, Tziganes, homosexuels, etc. Cela prend d'autant plus d'acuité que le pape Benoît XVI dans son message à la congrégation générale des jésuites a explicitement appelé les jésuites à suivre de plus près l'enseignement de l'Eglise, notamment sur la question homosexuelle... Mais j'ai trouvé que l'homélie du Père Adolfo Nicolas, sobre et très biblique, était extraordinairement ouverte...
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