Sur les questions touchant à l'homosexualité, au mariage gay et autre questions d'homoparentalité, un certain nombre de textes issus du Vatican parlent facilement de "l'idéologie du genre" qu'aurait inventée, sur le registre militant, "la féministe américaine Judith Butler".
L'un de ses principaux promoteurs est Mgr Tony Anatrella, pour qui l'on se demande s'il ne s'agit pas de créer un repoussoir pour mieux défendre sa propre conception de la famille ; laquelle ressort plus d'un mauvais thomisme saupoudré de vocabulaire psychanalytique qu'animé d'un d'un véritable souffle évangélique vis-à-vis des exclus. Et voilà que je découvre un texte disponible en ligne qui fait droit à Judith Butler la Philosophe, et qui en tant que tel prend en compte l'ensemble de son oeuvre plutôt que de se focaliser sur ses premiers écrits et Le Trouble dans le genre, pour ne pas le citer. Une pensée au travail, pourrait-on dire. Remarquable.
Le titre de l'intervention reprend une phrase de la philosophe : "À quelles conditions puis-je faire quelque chose de ce qui est fait de moi?" Une lecture du Récit de soi de J Butler.
Son intervention se situait dans le cadre d'un colloque intitulé: Le désir de reconnaissance entre vulnérabilité et performativité qui s'est tenu à la Maison des Sciences de l'Homme de Bordeaux en février 2011. L'ensemble des interventions, dont la conférence de Brigitte Estève-Bellebeau, sont disponibles en ligne.
Pour mémoire, Brigitte Bellebeau a soutenu sa thèse sur Assujettissement, dépendance et identité : l'ouverture éthique dans l'oeuvre de Judith Butler en 2007.
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