
Lorsqu'un amour inattendu traversa ma vie de chrétien, je su que tel Jacob j'entrais dans un combat avec l'ange et qu'il ne me faudrait pas le lâcher avant qu'Il ne m'ait béni, dussé-je en boiter au matin... Combatdejacob voudrait donc offrir le fruit de ma méditation depuis lors sur ma vie dans l'Eglise, ses aléas (à deux puis de nouveau seul, enfin presque, avec deux pitchouns...). Dans le futur j'aimerais en faire un livre, alors n'hésitez pas à faire des commentaires.
dimanche 16 mai 2010
La vie mentie

lundi 21 avril 2008
Anselme ou si Dieu existe



lundi 10 septembre 2007
Lectures de vacances (IIb)

une histoire de Port Royal sous forme de roman et par les femmes, il ne m'en faut guère plus pour acheter.
Port Royal , en lisant Lacarrière j'étais déjà en chemin... non, vous ne voyez pas pourquoi ? mais ce sont les plus belles traductions françaises que nous ayons de toutes ces vies de saints plus ou moins syphonés qui vivaient dans les déserts, sur des colonnes... ou encore à deux dans une même cellule ! Lacarrière, c'est là un des aspects sympas de son livre, prend soin de nous indiquer ses sources et signale son choix d'utilisé les traductions d'Arnaud d'Andilly... En fait, il y a un peu plus d'un an, je suis allé passer une après midi dans le vallon des Champs. Je logeais en vallée de Chevreuse chez des amis, un autre ami, fan du français de Port Royal m'en avait trop parler ces dernières années pour que je résiste à la tentation. J'ai découvert le lieu dit "Les Ecoles", musée national, s'il vous plait, et le travail acharné de ces érudits en retrait de la cour de Versailles, l'énorme effort de traduction fait dans le sens d'un retour aux sources du Christianisme. Voilà qui éloignait le spectre du Pari de Pascal qui me restait du Baccalauréat blanc et la sévérité du Jansénisme sur lequel j'étais resté. J'en découvrais un autre aspect.
Alors ce roman ? En fait, vous l'avez compris, je suis très flemmard, je n'aime pas lire les travaux d'érudition alors lorsque je trouve un roman, un essai, un film qui présente les choses de manière agréable, tout en ayant une certaine exigence intellectuelle, je prends mon pied. Là, c'est un siècle d'histoire de Port Royal par acteurs interposés qui se déroule devant vous. Mieux, qui vous permet d'entrer dans le vécu de Port Royal. C'est la grandeur de la fiction lorsqu'elle y réussit - vous rendre contemporain de ces gens-là, vous permettre de voir par leurs yeux, de ressentir l'histoire telle qu'elle pesait sur eux - oh bien sûr, il s'agit toujours d'un parti pris de l'artiste et il ne s'agit pas de s'imaginer qu'on y est vraiment, il n'empêche qu'au détour d'une phrase, vous vous dites que l'auteur a saisit quelque chose de l'époque, cela vient comme confirmer une pierre d'attente dans votre propre monde historiographique intérieur - si vous êtes ainsi construit, bien sûr ! Un exemple anecdotique: l'auteur soudain fait parler l'une des femmes d'imprimeurs qui ont publié "Les Provinciales" sous le manteau, une descente de police et la voilà cachant les plombs de la deuxième lettre sous ses jupon: Au détour d'une phrase, c'est un monde entier qui surgit, un métier, ses codes, ses points d'honneur ... nous sommes en 1656, cent trente ans avant la Révolution française, lorsque Descartes et autres philosophes allaient se faire imprimer en Hollande, ou en Suisse, lorsque toujours ou presque l'on dédiait son oeuvre à un puissant pour qu'il vous protège... "Mais de mon père, le grand libraire Camusat, je tenais ce principe : toujours sauver les textes, avant tout !" ... j'en frémis dans les entrailles!
Le livre lui-même est un peu décousu, du moins au début. Puisque son principe est de faire parler les acteurs, l'on saute parfois quelques dizaines d'années en avant, en arrière et ce n'est pas toujours facile de reconstruire la mosaïque, pas toujours facile à suivre. Le fil conducteur est assuré par un médecin, Claude Dodart, lui-même fils du médecin des moniales et des Solitaires, et une certaine Françoise de Joncoux qui passe son temps à recopier en secret les textes. On est dans l'après, tout est fini, les dernières moniales ont été dispersées, on a même, exhumé les corps, sur ordre du Roi (Louis, le quatorzième) mais les proches sont toujours en lien les uns avec les autres, se connaissent, s'entraident, espèrent que quelque chose survivra de tout cela. On cherche un livre aussi, une histoire de Port Royal écrite par le grand Jean Racine et qui a disparue. En fait, la véritable héroïne du roman, c'est sa fille, en recherche de la véritable identité de son père, en recherche d'elle-même au fond. Vie ascétique - vie dans le siècle ? Ou se situe le véritable amour ? Est-ce toujours aussi évident de choisir entre la vie spirituelle de Port Royal des Champs et les fastes de Versailles ? Mais au-delà des fastes de la cour, les idéologies, il y a des questions simples et existencielles sur ce que l'on transmet à ses enfants, sur l'éducation et l'on découvre des aspects bien peu connus de cette grande aventure... en tout cas de moi.
vendredi 22 juin 2007
Paul Auster ou de l'invention de la solitude



samedi 26 mai 2007
Avant les hommes, de Nina Bouraoui

en fait, c'est un long monologue sur les désirs fantasmés qui ne se réalisent pas mais qui ont quand même une consistance du fait que c'est son vécu cette année là, de l'hiver à l'été... là effectivement je pense que l'on a tous plus ou moins vécu des périodes comme celle-là, surtout à l'adolescence, sauf que personnellement ce fut plutôt l'inverse... c'est à dire que c'était la rencontre d'une fille qui demeurait de l'ordre du fantasme, ce qui fit partie de la prise de conscience de mon homosexualité... donc, Jérémie, futur hétéro... c'est en tout cas une finale possible puisque le roman se termine sur un futur qui s'ouvre sans que l'on sache sur quoi, ni sur qui ...
ce qui m'a motivé pour le lire, c'est l'interview (merci gayclic!) et le fait que l'auteure dise avoir écrit en raison du taux de suicide 7 fois plus haut chez les ados homos... C'est vrai que c'est important de pouvoir mettre des mots sur son expérience et que la littérature cela peut aider (c'est d'ailleurs un des fils rouges du livre .. Jérémie est passionné de poésie et écrit aussi) mais franchement en quoi cette description-ci permet à un jeune homo de ne pas trouver l'avenir bouché? je me le demande encore
enfin, ce qui me frappe c'est le fossé entre les déclarations de l'interview, les citations qu'ils font (on s'attend presque à une omniprésence du sexe lié à la quête d'identité, etc.)... et la réalité du livre ou l'on reste dans le désir inassouvi, enfin presque. Notez que d'un point de vue littéraire cela fonctionne bien, l'on parvient à la fin du livre sans s'en rendre compte, mais cela interroge sur ce que retienne les médias