vendredi 22 juin 2007

Paul Auster ou de l'invention de la solitude





Depuis quelques mois, je lis les romans de Paul Auster. Mon attention sur cet auteur est venu de la lecture du blog de JeanSeb l'important c'est de s'arracher. J'ai commencé par La trilogie new yorkaise. Trois romans en un, comme l'indique son titre. Je ne peux pas dire que j'ai aimé le contenu mais rarement j'ai été sensible à une écriture comme je le suis à celle de Paul Auster. Son écriture me touche, je ne peux dire autre chose. Ce n'est pas rose, ni réjouissant, cela ne me fait pas du bien mais il y a quelque chose de métaphysique dans sa manière d'écrire qui me touche profondément. Un peu comme le film le sacrifice de Tarkowski, si vous connaissez.





J'ai poursuivi par Moon Palace trouvé chez une copine. Il n'y avait pas la même magie, mais la fin m'a pris de court. En quelques pages, l'auteur nous révèle qui il est, en quelque sorte, quelles sont ses origines. Je comprends mieux ce qui fonctionne sur moi. Je me décide alors à poursuivre la recherche et je me tourne vers son premier roman ayant l'intuition que là se cacherait le secret - L'invention de la solitude. A nouveau deux romans en un. J'accroche plus au deuxième, le livre de la mémoire qui me rapelle celui d'Edmond Jabes; le premier m'ennuie. De plus, dans l'édition de poche Babylone de chez Acte sud que j'ai trouvée, il y a un court essai de Pascal Bruckner sur l'ensemble de l'oeuvre d'Auster et sur ce premier roman en particulier. Mais voilà, Bruckner met tout sur la première partie - une certaine somme d'argent que le père de l'auteur lui aurait laissé à sa mort et qui lui aurait permis de se mettre à écrire - alors que le secret de l'écriture il m'a semblé le découvrir dans le livre de la mémoire - la mort d'un enfant, qui laisse un vide insondable... Est-ce parce que je suis un papa frais émoulu que cela m'a touché particulièrement, peut-être. Ou peut-être qu'il me semble qu'il ne suffit pas du loisir pour se mettre à écrire, il faut encore la profondeur de l'absence pour ouvrir la béance ou s'enracine une oeuvre...


Seulement une fois auparavant je me suis lancé ainsi à lire plusieurs livres du même auteur l'un à la suite de l'autre. C'était avec Michel del Castillo dans sa quète d'identité. Là aussi un parcours de la mémoire qui de livre en livre vous entraine de l'enfance et la guerre d'Espagne aux camps de concentration en passant par cet oncle et cette tante qui vont aimer l'enfant et ... avec cette amitié des grands auteurs, et en particulier Dostoyevski, mon frère.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis content que tu te sois fait plaisir avec Paul Auster. Effectivement l'écriture est attractive. J'ai lu la trilogie en trois jours si j'ai bon souvenir. J'ai lu "la nuit de l'oracle" deux fois.

As-tu vu le film qui sort en France cette semaine : "Bulle" ? Il y a deux longs articles dans "le monde" du mercredi 4 juillet. on dit de lui qu'il aimerait être l'Almodovar israëlien.

Anonyme a dit…

Paul Auster est mon écrivain préféré et "moon palace" est pour moi le meilleur livre que j'ai du lire.