mercredi 4 juillet 2007

De Tel Aviv... comme une bulle !

Sort en salles ces jours-ci en France le dernier film d'Eytan Fox et de son compagnon à la ville comme au travail Gal Uchovsky. Une histoire d'amour entre un jeune palestinien et un jeune israélien... histoire qui se meut entre la "bulle" que représente Tel Aviv - la cité branchée mais souvent bien déconectée de ce qui se passe autour... justement cette réalité, qu'Eytan Fox et Gal Uchovsky veulent montrer.
Une histoire d'homos - parce que c'est la réalité que je connais, explique Eytan Fox. Le film, sorti en Israel 15 jours avant la guerre du Liban de l'été dernier, marche mieux en DVD qu'en salles. Il a été plutôt mal reçu par la critique - c'est à dire Ouri Klein du journal Haaretz, le Monde israélien - bien qu'ils aient le même agenda politique, dit Eytan Fox, qui ne comprend pas ce qu'on leur reproche... d'être trop léger, de rechercher le succès (ce film comme les précédents marchent bien à l'étranger et dans les festivals...) mais, se souvenant de films qui lui ont donné envie de faire du cinéma comme Nashville (1975) de Robert Altman, Fox soutient que c'est aussi important de toucher le grand public... Vous en jugerez!




J'avais beaucoup aimé Tu marcheras sur l'eau du même metteur en scène dont le titre reflêtait une métaphore évangélique..., celui-ci n'a pas cette référence - ni à mon avis, cette profondeur, mais il touche un autre point sensible pour qui vit dans ce pays - le conflit israélo-palestinien. Une des choses qui m'a touché c'est la manière dont les auteurs montrent des aspects simples de la culture israélienne plus ou moins lié au conflit comme l'attention qui entoure celui qui revient de sa période militaire et ce que l'on soit de gauche ou de droite. Dans le film, ce sont les SMS qui s'échangent et le break que ces deux coturnes (Yahli et Loulou) prennent de leur travail pour aller fumer une clope sur le toit de leur appart avec leur copain et puis c'est la mère de Loulou, militante de gauche s'il en est et habituée des manifestations aux check-points qui a préparé tout spécialement le plat que Noam aime le plus pour son retour.

Souvent, l'on me demande: comment fais-tu pour vivre là-bas? Mis à part mes amis et les attaches personnelles crées au long des années, dans quelque moment de lucidité je dis souvent que l'homme est ainsi fait qu'il a des systèmes de défense extrèmement costauds qui lui permettent de ne pas voir jusqu'au bout la réalité, sinon cela deviendrait insupportable. C'est un peu à cela, me semble-t-il, que se réfère Eytan Fox lorsqu'il décrit Tel Aviv comme une bulle... pour le meilleur et pour le pire.
Ceci dit je trouve que dans le film, justement la réalité est bien présente - Noam et ses amis avec lesquels il partage un appartement dans le quartier branché de Tel Aviv - Sheinkin, trouvent du travail à Ashraf, l'ami de Noam, mais un jour, exprès ou non exprès, cela n'est pas explicite dans le film comme dans la réalité, une connaissance (est-il du mossad, les services secrets?) prononce quelques paroles qui font basculer la niche construite par les trois amis. Deux des trois ne se découragent pas et vont retrouver chez lui dans les territoires Ashraf, mais par là le "découvre" à sa famille... ce qui a des conséquences...
Un critique français trouve que les auteurs abordent trop de thèmes sociaux... sans parvenir à en approfondir un, c'est un peu vrai. Mais même seulement évoqués, certains sont cruciaux dans ce pays, comme celui de la réalité homosexuelle dans la société palestinienne et les rencontres que les difficultés ouvrent pour les deux côtés, sur ce point, peut-être pourra-t-on regretté la noirceur du point de vue d'Eytan Fox...

Un moment que j'ai beaucoup aimé c'est lorsque les deux amis vont ensemble voir Bent au théatre. J'ai un post en préparation sur cette pièce qui est sorti en film et qui raconte l'histoire d'amour de deux prisonniers à Auschwitz... Par la suite, Ashraf adoptera le signe secret des deux pour dire à son ami qu'il l'aime lorsqu'il ne peut le lui dire de vive-voix.



Le film a été primé au festival de Berlin et sélectioné pour deux autres:

Prix CICAE & Prix du Public - Festival du Film de Berlin 2007 (Panorama)
Sélection Officielle - Festival du Film de Toronto 2006
Sélection Officielle - Festival du Film de Tribeca 2007


Cette présentation est aussi pour moi l'occasion de vous proposer d'écouter un des chanteurs israéliens dont j'aime les textes Ivri Lider...

Ivri Lider - The Man I Love
Vidéo envoyée par cromotion

3 commentaires:

Ben a dit…

Il me tarde de le voir...
Cependant, je devrai être patient : il ne sort en Belgique que le 29 août.
Commentaires donc en septembre.

Anonyme a dit…

bonjour, ayant vu le film! Je peux vous dire qu'il est magnifique et tres bien filmé. il m'a fallu deux jour pour m'en remetre. je le conseille vivement de le voir.

qui est dans mon ventre la parole a dit…

je suis très anthousiaste. Je conseille à tout le monde d'aller voir ce film. C'était un vrai bonheur. J'ai voyagé pendant tout le temps du film. Un régal