Michel del Castillo, c'est une oeuvre dont certains aspects m'accompagnent depuis longtemps, noirs souvent, travaillés par le passé sûrement, et qui trouvent dans la littérature précisément la transcendance de ses tourments. Des thèmes qui me sont chers reviennent, l'habitent, comme la Guerre d'Espagne, la confrontation au Nazisme, l'homosexualité du narrateur. Le roman que je préfère ? Mon frère l'idiot, bien sûr, qui trouve en Dostoyevski sa planche de compagnonage.
Ici, il s'agit d'un ancien soixante-huitard, directeur de communication et coach d'hommes d'affaire dont il faut justifier devant l'opinion publique les plans de licenciement alors que leurs entreprises fleurissent en bourse... Bref, l'actualité dans ce qu'elle a de plus scandaleuse. Avec le héros nous pénétrons à l'intérieur du monde médiatique qui nous façonne et dont il démonte certains mécanismes. La vie mentie... notre vie serait-elle fantoche, ne pouvant échapper aux informations - fausses, prévues en régie - qui nous enveloppent?
Le héros à des points de repère pour évaluer sa vie : son père, qu'il n'avait que peu apprécié dans sa jeunesse pour aller vivre chez sa grand-mère, et surtout cette dernière, vivant dans le souvenir de son amour fort et put trop tôt disparu. Et voilà notre héros parti à la recherche de ce passé qui peut lui servir d'ancre, au-delà des Pyrénnées. Ayant refermé le livre, j'ai ouvert l'un ou l'autre ouvrage de Miguel de Unamuno. Figure littéraire qui hante la fin de ses pages.
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