mercredi 25 avril 2007

De la peur et du pardon...


L'autre Dimanche, lors de la liturgie de la Parole dans mon village, j'ai été frappé par la proclamation de l'Evangile - Jn 20, 19-29.

Poussé par l'habitude, la coutûme est de nommer cet évangile, l'évangile de Thomas, et généralement c'est le verset "heureux celui qui croira sans avoir vu" qui retient l'attention. Ce qui m'apparut, cette fois, ce sont les 5 premiers versets: les disciples sont enfermés par "peur des Juifs"... Bien sûr, moi qui en ce moment, d'un point de vue spirituel, descends dans mes peurs... du style Le courage d'avoir peur de MD Molinié pour ceux qui connaissent ... ces disciples appeurés, cela me touchent. Ceci dit, des Juifs qui ont peur d'autres Juifs, c'est bizarre, vous ne trouvez pas? A moins que la traduction nous joue des tours et qu'il s'agissent de Galiléens qui auraient peur des Judéens...


La deuxième chose qui m'est apparue, ce sont les deuxièmes paroles de l'envoi prononcées par Jésus: Recevez l'Esprit de sainteté... jusque là pas de problèmes, et puis: Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leurs seront retenus! ... Là, c'est plus étonnant. D'abord, j'ai eu l'impression qu'à distance de l'interprétation habituelle, cela s'adressait à tout baptisé alors que l'on a l'habitude d'y voir l'un des éléments de l'instauration du sacrement réservé aux prêtres... et je me suis souvenu de ce que les orthodoxes appellent le sacrement du frère. Près de chez moi, il y a un monastère de moniales russes et on les voit souvent s'entretenir dans l'église les unes avec les autres... sont-elles entrain de se confesser?
Et puis, j'y vois une mesure constitutive de la communauté. Dans l'envoi, on s'attendrait à Baptisez-les... et voici que c'est une constatation: Ceux à qui vous remettrez les péchés.... Etonnant! La rémission des péchés aurait-elle le même statut que le baptème?
Enfin, il faut noter que ce n'est pas très hébraïque tout cela. Dans la Bible hébraïque, c'est Dieu qui remet les péchés... et comme me le disait un ami, lorsque dans le Judaïsme a été institué le fait que pour Yom Kippour la rémission des fautes envers le prochain devaient passer par une démarche de demande de pardon concrête à ce prochain, ce fut de l'ordre de la nouveauté. Le principe traditionel, c'est que l'on doit implorer le pardon, mais que seul Dieu peut nous pardonner, peut, cela veut dire que l'incertitude plâne et que c'est ce qui fait la dynamique de cette vue du pardon, l'absence de certitude...

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