De retour de vacances, un premier post sur mes lectures.
Parfois, je lis de proche en proche. Ainsi, cet été j'ai avisé un livre d'Hector Bianciotti dans un panier de solde. Or, j'avais noté il y a quelques mois la sortie des Lettres à un ami prêtre, du même auteur et de Benoît Lobet. J'étais dans un aéroport, trop chargé comme toujours, je n'avais pas acheté bien que je me suis toujours senti spirituellement très proche de Benoît Lobet... Ami d'un ami, autrefois, lorsque je vivais en communauté en France, il était séminariste et faisait partie du mouvement des focolarini, cet ami avait écrit une chanson après leur rencontre: "Tu cours après un rêve et tu oublies d'aimer, lorsque la nuit s'achève tu es désabusé... cours plutôt, à la vie mon ami, cours plutôt..." Et puis, quelques années plus tard, il avait publié un essai sur Marie Noël, qui est ... le poête de ma table de chevet: "Mon Dieu, je ne vous aime pas", Foi et spiritualité chez Marie Noël. Essai que j'avais énormément apprécié, dans lequel il se livre beaucoup.
Bianciotti, j'en ai entendu parlé la première fois par celui que j'appelle "mon évêque". C'était au moment du Goncourt, mais je ne l'avais jamais lu. Et puis voilà, ce sont les vacances, je flane dans la rue et je fouine comme toujours les bouquinistes et je tombe sur Ce que la nuit raconte au jour dans une ancienne édition brochée pour un ou deux euros, c'est l'occasion, j'achète cette fois.
Récit autobiographique sur l'Argentine natale de l'auteur, je suis surpris par la qualité de l'écriture. Pourtant je me sens aussi quelque peu agacé par une sorte de sensualité ambigue qui me rappelle les récits autobiographiques de Julien Green. Et puis un détail m'intéresse: le récit de cette "amitié particulière" alors que l'auteur était au petit séminaire avec un gaçon plus âgé que lui qui, en tant que "philosophe", avait droit à entretenir ce type de relation avec un protégé... et c'est bien cela qui m'intéresse: voici dans un cadre formel la possibilité d'une relation instituée. Jusque là, j'en étais à ces moines de la Thébaïde qui "habitaient la même cellule", mais là c'est tout près - chez les franciscains en Amérique du Sud au début du XXème siècle. Pour l'histoire, l'auteur, alors âgé de 14 ans, propose à son ami "philosophe" de sortir du cadre pour vivre leur amour mais celui-ci à un autre plan, resté à l'intérieur et poursuivre leur relation. Finalement, quelques années plus tard, l'auteur sortira bien, seul, et ce n'est qu'après sa mort, qu'il apprendra que son ami l'a suivi hors de l'ordre beaucoup plus tard...
Sur ce, je commande ces Lettres à un ami prêtre qui m'avait intrigué. Passionant, je lis en une nuit, les lettres d'abord, la préface ensuite. Et je trouve, entre autres, ... la genèse de "Mon Dieu, je ne vous aime pas". Magnifique! Du coup je me replonge dans l'essai de Benoît Lobet et dans Marie Noël par la même occasion qui traine sur l'étagère de la chambre à portée de main.
Marie Noël, c'est une langue magnifique, joyeuse et langoureuse à la fois. Et puis ce sont ces Notes intimes dans lesquelles se font jour la nuit de l'âme, les doutes de cette femme qui interpelle Dieu, du fond de sa nuit, de son "abîme", comme l'appelle Benoît Lobet. Et Benoît raconte, sa propre nuit, ses propres questions, au séminaire d'abord ou il découvrit Marie Noël et dans sa vie de prêtre ensuite devant la mort, l'amour, la maladie. Les années sida aussi, avec son lot de solidarités bouleversantes et devant lesquelles se taisent les langues méchantes. Tout cela éclaire des pans de ma vie. Me réconcilie avec moi-même et avec Dieu - je n'ose écrire et avec l'Eglise, mais si bien sûr, celle de mes frères, cette assemblée de pécheurs. Benoît est prof de morale dans un institut supérieur de théologie.. je vais essayer de voir comment il tourne cette expérience spirituelle en théologie, cela pourrait s'avérer intéressant.
Parfois, je lis de proche en proche. Ainsi, cet été j'ai avisé un livre d'Hector Bianciotti dans un panier de solde. Or, j'avais noté il y a quelques mois la sortie des Lettres à un ami prêtre, du même auteur et de Benoît Lobet. J'étais dans un aéroport, trop chargé comme toujours, je n'avais pas acheté bien que je me suis toujours senti spirituellement très proche de Benoît Lobet... Ami d'un ami, autrefois, lorsque je vivais en communauté en France, il était séminariste et faisait partie du mouvement des focolarini, cet ami avait écrit une chanson après leur rencontre: "Tu cours après un rêve et tu oublies d'aimer, lorsque la nuit s'achève tu es désabusé... cours plutôt, à la vie mon ami, cours plutôt..." Et puis, quelques années plus tard, il avait publié un essai sur Marie Noël, qui est ... le poête de ma table de chevet: "Mon Dieu, je ne vous aime pas", Foi et spiritualité chez Marie Noël. Essai que j'avais énormément apprécié, dans lequel il se livre beaucoup.
Bianciotti, j'en ai entendu parlé la première fois par celui que j'appelle "mon évêque". C'était au moment du Goncourt, mais je ne l'avais jamais lu. Et puis voilà, ce sont les vacances, je flane dans la rue et je fouine comme toujours les bouquinistes et je tombe sur Ce que la nuit raconte au jour dans une ancienne édition brochée pour un ou deux euros, c'est l'occasion, j'achète cette fois.
Récit autobiographique sur l'Argentine natale de l'auteur, je suis surpris par la qualité de l'écriture. Pourtant je me sens aussi quelque peu agacé par une sorte de sensualité ambigue qui me rappelle les récits autobiographiques de Julien Green. Et puis un détail m'intéresse: le récit de cette "amitié particulière" alors que l'auteur était au petit séminaire avec un gaçon plus âgé que lui qui, en tant que "philosophe", avait droit à entretenir ce type de relation avec un protégé... et c'est bien cela qui m'intéresse: voici dans un cadre formel la possibilité d'une relation instituée. Jusque là, j'en étais à ces moines de la Thébaïde qui "habitaient la même cellule", mais là c'est tout près - chez les franciscains en Amérique du Sud au début du XXème siècle. Pour l'histoire, l'auteur, alors âgé de 14 ans, propose à son ami "philosophe" de sortir du cadre pour vivre leur amour mais celui-ci à un autre plan, resté à l'intérieur et poursuivre leur relation. Finalement, quelques années plus tard, l'auteur sortira bien, seul, et ce n'est qu'après sa mort, qu'il apprendra que son ami l'a suivi hors de l'ordre beaucoup plus tard...
Sur ce, je commande ces Lettres à un ami prêtre qui m'avait intrigué. Passionant, je lis en une nuit, les lettres d'abord, la préface ensuite. Et je trouve, entre autres, ... la genèse de "Mon Dieu, je ne vous aime pas". Magnifique! Du coup je me replonge dans l'essai de Benoît Lobet et dans Marie Noël par la même occasion qui traine sur l'étagère de la chambre à portée de main.
Marie Noël, c'est une langue magnifique, joyeuse et langoureuse à la fois. Et puis ce sont ces Notes intimes dans lesquelles se font jour la nuit de l'âme, les doutes de cette femme qui interpelle Dieu, du fond de sa nuit, de son "abîme", comme l'appelle Benoît Lobet. Et Benoît raconte, sa propre nuit, ses propres questions, au séminaire d'abord ou il découvrit Marie Noël et dans sa vie de prêtre ensuite devant la mort, l'amour, la maladie. Les années sida aussi, avec son lot de solidarités bouleversantes et devant lesquelles se taisent les langues méchantes. Tout cela éclaire des pans de ma vie. Me réconcilie avec moi-même et avec Dieu - je n'ose écrire et avec l'Eglise, mais si bien sûr, celle de mes frères, cette assemblée de pécheurs. Benoît est prof de morale dans un institut supérieur de théologie.. je vais essayer de voir comment il tourne cette expérience spirituelle en théologie, cela pourrait s'avérer intéressant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire