Disons-le j'avais un peu peur de voir Ethan Mao (L'enfer d'Ethan, en français) parce que les présentations que j'en avais lu mentionaient drogue, prostitution... et que parfois j'ai envie de voir des films pour me faire du bien et non pour me prendre la tête. Mais bon, j'aime aussi élargir mes horizons, alors... alors, c'est un coup de coeur! Voilà un film qui vous tient en suspens comme un bon thriller et qui dit des choses d'une force impressionante. Un jeune "asian-american" est jeté à la rue par son père lorsqu'il découvre l'homosexualité de son fils... lequel va connaître la prostitution et la drogue... (loin de nous? pas tant que cela pour ceux qui ont regardé l'émission d'Antenne 2 l'autre soir) ... et l'amitié (l'amour) d'un autre jeune de la rue Remigio. Ce qui m'impressionne entre ces deux-là, plus encore peut-être que dans Trick (1999), c'est la force tout en délicatesse de leur amour - pas de scènes de cul mais des moments d'intimité d'une force incroyable. Dans Trick, c'était les circonstances extérieures qui empêchaient les deux, à leur corps défendant, de se retrouver dans le même lit, là c'est l'état psychologique de l'un des deux. Ethan (Jun Hee Lee) est traumatisé par son expérience de prostitué et Remigio attend, ne veut rien forcer, est là pour lui, simplement. Alors bien sûr il y a de l'invraisemblable dans ce film - les deux vont prendre en otages la famille d'Ethan, mais pour des raisons d'une incroyable simplicité. Ethan veut récupérer un collier, la seule chose qui lui reste de sa mère morte quelques années auparavant et que son père à offert à sa nouvelle femme. Et l'on entre dans l'intimité d'une famille recomposée: un père émigré rigide qui veut élever ses enfants dans le droit chemin (on prie dans cette famille!) mais ne voit pas les besoins affectifs de ses enfants, une belle-mère qui n'a d'yeux que pour SON fils à elle, Yosh, qui en profite pour jouer les petits kaïds par rapport aux deux autres, Ethan et Noël, le petit dernier. Dans les bonus du DVD que j'avais, il y a une longue interview d'une prof de Berkeley, ou San Diego qui "déconstruit" le film... c'est intéressant comme toujours mais pour moi elle oublie cette dimension essentielle du film, l'intimité d'une famille recomposée. La bande annonce française est visible chez cinema.com. Sur le site officiel, allez voir les superbes photos commentées du deskstop book.
Dans Love, Valour, Compassion (1997) de Joe Mantello, c'est autre chose qui m'a touché, c'est le jeu d'un gay aveugle, tout est dans le touché, dans la confiance en son compagnon. L'histoire: huit copains se retrouvent trois fois au cours d'un été chez deux d'entre eux, un chorégraphe, ancien danceur étoile et son ami, aveugle. Il y a là des tas de "types", en commun, le sida qui fait rage. Ils vont finir par monter un spectacle style sidaction. Mais là n'est pas le noeud du film. Pour moi, il est dans l'analyse des personnages et de leurs relations, notamment celle qui va se développer entre cet aveugle et un jeune danseur, beau gosse, qui le sait et en joue mais qui est comme fasciné par la sensualité de ce gay aveugle. Méditation sur la fidélité, bien sûr, mais aussi sur la relation à la personne handicapée, etc. Je n'ai pas aimé tout, mais des moments magnifiques.
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