dimanche 20 avril 2008

Mâle et femelle il les créa (II) Mon p'tit mec et moi (II)

Lorsque j'écoute la chanson du post précédent, je ne peux m'empêcher de penser à ce que me disait un jour Marie Balmary - là, où il y a de l'inter-dit, la construction est possible. Autrement dit: la parole qui s'interpose permet au sujet d'advenir. Lorsque j'écoute cette chanson, j'entends la différence: Mon p'tit mec et moi ... on s'embrasse sur la bouche, ... ton p'tit mec et moi, on s'embrasse pas sur la bouche lorsque je lui change sa couche... Ce sont à mon avis ces petits riens qui permettent à l'être humain de grandir. En tant que chercheur qui traite des questions d'éthique, je suis de plus en plus sensible au récit. Je veux dire que j'ai de plus en plus de mal à juger abstraitement des choses, selon des principes intangibles, mais j'ai acquis, je crois, une sensibilité, une oreille, qui me permet de dire si cela sonne juste ou non. Les mots de cette chanson sonnent justes, voilà!
Mais, voilà, dans une série de conférences comme ce livret de l'Académie en renferme, il ne s'agit pas de juger de tel ou tel expérience personnel mais de donner un avis d'expert sur un sujet de société...

Revenons donc sur cet ouvrage diffusé dans les lycées. J'ai lu attentivement les interventions de Marie Balmary, de Rémy Brague, j'ai lu en diagonale les autres, un peu moins, celles de Vaneste ou Anatrella, bien plus celle sur la pensée de Jean Paul II et le féminisme ou celle d'Anna-Marie Liebert, et puis surtout les interventions conclusives. On y apprend que l'intervention de Mgr Brincard était une intervention rapportée, par exemple.

J'ai noté les noms des gens discutant les différentes interventions... où l'on retrouve des noms connus et des noms moins connus, ce qui donne une idée de qui sont ces 40 académiciens. En vrac : Le président, Jean-Didier Lecaillon, Geneviève et Pierre Boisard, Janine Chanteur, Nicolas Aumonier, Marie-Joëlle Guillaume, Pierre Boisard, Mgr Philippe Brizard, le Pasteur Michel Leplay, le Sénateur Maurice Blin, Catherine Rouvier, Jacques Arsac, le Père Gérard Guitton , Édouard Secretan, Jean-Paul Guitton, Philippe Laburthe-Tolra, Bernard Lacan, Nicolas Aumonier , Jean-Luc Granier, Michel Berger, Henri Lafont, Françoise Seillier, Jacques Hindermeyer, Annick Doulcet, Hervé L’Huillier, Michel de Poncins. On voit aussi, comme le confirme l'intervention conclusive, que tous ne sont pas toujours présent, on peut donc peut être en conclure que chacun allait où son coeur le mène en priorité... et ce ne sont pas les mêmes qui réagissaient à Brague ou à Vaneste...


Ceci dit, de toutes, celle de Balmary reste toujours celle qui m'intéresse le plus. Au grés d'une discussion sur le forum de DUEC, d'ailleurs, elle m'a permis de comprendre quelque chose que je n'avais jamais vu: Lévitique 18 ou 20 ne doit pas s'entendre comme un interdit pour deux hommes de coucher ensemble, ce n'est pas ce qui est écrit! Un homme ne couchera pas avec un mâle, à couches de femme. J'ai médité longuement sur ce "à couches de femme", y voyant tour à tour un interdit de la pénétration anale, ou la pose de la différence sexuelle, ce qui restait très biologique ou très banal. Balmary à son insu nous indique autre chose, elle nous montre comment lire ces versets. En effet dans son intervention elle montre l'importance de ce changement qui intervient d'un récit de la création (Gn 1) à l'autre (Gn 2). Le premier parlant de mâle et femelle, le second parlant d'homme et femme. Balmary montre qu'entre les deux l'inter-dit est posé et la parole surgit, c'est à dire que les deux se reconnaissent l'un l'autre comme sujet. Et si, l'interdit du Lévitique était simplement ceci, tu ne coucheras pas avec un homme sans le reconnaître comme sujet, à l'égal de toi ?

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