Voici un livre sur lequel je reviendrais tant il me déconcerte! D'abord je découvre deux choses, une histoire que je connais mal - celles des oubliés de la mémoire eux-mêmes, et puis l'approche de l'auteur - le fondateur de gai pied, c'est à dire un monde de militance que je découvre sous un jour auquel je n'attendais pas. Une façon très particulière de faire et d'écrire de l'histoire. J'ai été étonné, tout d'abord, par les notes réunies en fin de volume. Je trouvais qu'elles n'étaient pas des notes de références mais plutôt, comment dire, un commentaire associatif libre. Pas toutes bien sûr, mais certaines oui, n'ont vraiment rien à voir avec le texte lui-même sinon la prolongation de la réflexion. Un autre point, c'est le type de références auxquelles on est renvoyés. Il ne s'agit le plus souvent pas d'ouvrages de référence érudits qui n'existent d'ailleurs pas, comme le dénote le titre - les oubliés de la mémoire. La mémoire incluant ici l'histoire. Non, il s'agit d'un patient travail de reconstitution d'un puzzle à partir d'une attention non érudite - ou dont l'érudition se construit au fur et à la mesure de la reconstitution; attention au débat et au progrès de la recherche là où il se laisse entendre en public: conférences, émissions de radio, de télévision, etc. Et puis une ligne de longue haleine avec le travail fait pour gaipied: nombre d'interviews auxquelles il est fait référence sont en effet, parues dans gaipied au long des années. Ce qui dénote une volonté de rendre voix à cette mémoire. C'est un aspect de la militance gay que je n'avais pas perçu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire