mardi 31 mai 2005

Les esclaves auraient-ils été au fondement de la famille?

Voici que j'ai quelque peu délaissé ce blog cette dernière semaine, voguant et ferraillant sur des forums où l'on parlait de la famille, de l'homosexualité, etc... La famille se définit-elle par le mariage? par l'ouverture à l'enfant? ou par la communion des personnes vivant sous un même toît?
Plaidant pour une notion "élargie" de la famille, pour une "famille tribue", d'aucuns m'ont dit que je tenais une position "sentimental" et que seule la biologie, etc... Un tel discours a pour effet de m'agacer car je ne vois pas comment on peut se dire chrétien et tenir une position que je qualifierais volontiers d'eugéniste... comme si seuls les liens du sang comptaient dans la définition de l'institution sociale - et je crois à l'importance des institutions sociales. Enfin, pourquoi une société ne pourrait se fonder sur l'amour? Cela me semble même plutôt évangélique, non?

Ceci dit, en chemin, il me semble avoir fait quelques découvertes qui m'ont enrichies: ainsi, famille, vient de famulus - serviteur, en latin. Tiens, tiens, serait-ce que les esclaves définissaient la famille dans la Rome antique? Mais mieux, je me suis rendu compte qu'en hébreu aussi les mots sont liés - famille-mishpaha, servante-shipha. Et d'ailleurs dans la Bible, le premier sens du mot famille n'est pas pour dénoter un nucleus, base de la société, mais un groupe, précisément comme la tribue.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai beaucoup compris sur la famille en regardant le film "l'objet de mon affection". OK, c'est un film tout à fait mineur, mais dans la scène finale, au moment du spectacle de fin d'année à l'école primaire, la petite fille se dit tout à fait ravie d'avoir eu plus de membres de sa "famille" présents que n'importe qui d'autre dans sa classe. Et qui étaient les membres de sa famille d'après elle? maman et son mari, papa et sa femme, l'ancien colocataire gay de sa mère et son fiancé, l'ancien colocataire de ce fiancé qui est devenu comme un grand-père, la soeur de sa mère avec son mari et sa fille, et j'en oublie.
Ou bien une autre comparaison chère au gay: le Magicien d'Oz. La famille, ce sont ceux que la vie a mis sur nos routes, (parfois des marginaux eux aussi) ceux qui nous ont aimé et qui font que je suis là aujourd'hui chez moi au Kansas, alors qu'avant je voulais fuir cet endroit.
Dans la vie d'un homo particulièrement, sa famille comprend tous ceux et celles qui l'ont accueilli quand la famille biologique ou sociale lui a claqué la porte au visage.
Je regrette qu'en Europe, nous n'ayons pas l'équivalent d'une fête de Thanksgiving, une fête pour rassembler autour de soi toute sa famille.