jeudi 12 mai 2005

Père et fils...

Deux corps d'homme entremêlés... un père qui apaise son fils troublé par un cauchemar, une habitude de se parler appuyée sur l'imaginaire de l'un et de l'autre ... ouvrent un film tout en demi-teintes qui parlent de manière extrèmement pudique de ce qui peut lier un père et son fils, de leur difficulté à s'autonomiser. La maman n'est pas là, n'est plus là, cela on le comprend petit à petit. Le fils a une petite amie, qui le quitte pour un autre plus âgé. A un moment il dira au père qu'il doit se remarier. "C'est important ce que tu me dis là." "Ah bon." "Je t'ai reçu comme un don de Dieu, tout ce que tu me dis est important."

Conte russe à multiple voix que l'on peut voir plusieurs fois et chaque fois découvrir autre chose. Qui est qui? Qui protège qui? Qui aide l'autre à grandir et par là grandit lui-même? Le bistre du filtre des couleurs permet à l'imaginaire d'aller chercher plus loin la réalité. Surtout lorsque il disparait pour décrire les rêves. Qu'est ce qui est réel? Echanges de regards, longs, à demi-mots... Affrontements des corps ... à l'armée, à la maison, suspendus entre ciel et rue sur la planche qui mène sur le toit des voisins ... lesquels manifestent, interviennent, voudraient entrer dans l'intimité de cette étrange famille ... infini de la mer au loin, du haut des toits, du sommet de la ville...

Je ne sais pas si j'ai compris ce film. Je ne sais pas si c'est important. Cela me parle, comme Dostoyevski me parle ...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

wow, tu as clairement un don pour la critique de film. J'ai vu récemment quelques jolies choses (bien que mon style soit plus "Pretty Woman" que Dostoïevsky): il s'agit de 'Big Eden', 'Latter Days', 'Touch Of Pink', 'Nine Dead Gay Guys'. Dans les prochains semaines, je devrais voir aussi 'A Home At The End Of The World' ainsi que 'I Think I Do'.

Lev a dit…

Well, je suis dans mon projet parental, alors je pioche de ce côté en ce moment. J'ai vu aussi en ce sens Printemps, été, automne, hiver, printemps. Un film sud coréen sur un moine boudhiste qui élève un enfant seul au milieu d'un lac, et d'un paysage magnifique. Ou encore, Mon fils, film israélien sur les péripéties d'un père divorcé et les difficultés de son fils à l'école où il se fait racketter. Comme dans le film de Kasurov, le père est militaire ... tiens, tiens, en viendrait-on à critiquer cet attribut masculin par excellence?
Du côté gay, j'ai vu Big Eden et Latter days que tu cites - je ne me souviens pas avoir vu les autres, il faut dire que je ne suis pas un fan d'Hollywood. Mais il y a des films américains très beaux. Dans Big Eden, j'ai beaucoup aimé cette situation de l'homosexualité là où on ne l'attends pas. Cela m'a rappelé le téléfilm français Juste une question d'amour, qui pour moi est un des meilleures productions françaises parce qu'enfin on sort de la figure de la folle des comédies ou du pervers dont l'amour est malheureux. Et si ce n'était finalement qu'une question d'amour? Ça ne l'est pas toujours dans le monde homo, mais ça peut l'être, tout simplement. Dans la même veine de simplicité, j'ai beaucoup aimé Hush, un film japonais je crois, qui aborde l'homoparentalité avec la même justesse - l'essentiel c'est bien l'amour, le reste c'est une question de bricolage! Et je trouve cela rassurant pour les enfants à naître. Il y a une histoire à raconter et qui est belle, même si personnellement j'ai choisi une autre voie. J'ai apprécié Latter Days parce qu'il aborde la question de la religion. Je n'en connais pas beaucoup d'autres qui le fasse.
As-tu vu le film israélien Marcher sur l'eau ?
A+