vendredi 27 juin 2008

Mères porteuses

Avec les résultats de la commission d'enquète du Sénat, le sujet des mères porteuses, plus récemment intitulé Procréation pour autrui, est entré dans l'actualité. Voici ce que j'ai mis sur le forum de croire.com sur le sujet.
Je voudrais dire deux choses. L'une c'est que jusqu'à peu de temps, j'étais très opposé aux "mères porteuses", y voyant principalement une exploitation du corps de la femme. J'ai cependant bougé suite à un documentaire racontant l'histoire d'un couple de gay de New York. La "mère porteuse" en l'occurence avait délibérément choisi d'entrer dans cette procédure pour permettre à "des gays" de pouvoir avoir des enfants. Comme dans d'autres récits, tout le monde est resté en contact et se voient de temps en temps. Ce récit m'a touché parce que je suis gay moi-même et papa, certes, mais aussi parce que le "récit" sonnait juste. C'était bien une histoire d'amour pleine de respect et non d'exploitation que j'entendais. Simple vue du scénariste, comme le suggèrait la critique de Télérama ou mouvement plus profond ?

J'en viens là au deuxième point. C'est évident que l'exemple de Marie est, en un sens, mal choisi puisqu'elle est et reste la mère de l'enfant, même si le père est inconnu. Mais il n'est pas si mal choisi en ce sens que la Bible regorge de ces cas en dehors des sentiers battus et ainsi, c'est à juste titre que quelqu'un fait remarquer la forte présence de récits de stérilités dans la Bible.

Ceci dit si, comme Bernard Meurant, on veut rester dans l'ordre de la nature - il vaux mieux penser qu'il y a eu viol ou quelque évènement de cette sorte et que malgrés tout l'enfant est déclaré pur et saint. Ce qui est très fort si l'on accepte d'y réfléchir deux secondes sans tout de suite bondir. Cela évite de "normaliser" le récit comme le fait Bernard Meurant. Non, ce n'est pas une simple histoire d'amour entre Marie et Joseph, pourquoi gommer les aspérités du récit évangélique ? D'autant que c'est précisément ce "hors norme" qui permet aux pauvres et aux petits - aux marginaux de l'amour - de s'y reconnaître.

Comment l'Eglise en vient à dire uniquement la norme alors qu'elle est chargée d'annoncer l'Evangile... c'est pour moi un mystère peu compréhensible... mais c'est une autre question.

2 commentaires:

rancon dominique a dit…

'"en viens là au deuxième point. C'est évident que l'exemple de Marie est, en un sens, mal choisi puisqu'elle est et reste la mère de l'enfant, même si le père est inconnu"
comment peut tu marqué cela ,puisque Jésus fut conçu du Saint Esprit

Lev a dit…

Bonjour Dominique,

Il faudrait reprendre le fil du forum sur lequel ce message a été publié initialement. Ceci dit je crois que la réponse à ta question est dans le paragraphe suivant. En effet, même si en tant que Catholique nous professons de Jésus qu'il fut "conçu du Saint Esprit", cela ne peut que nous interroger: que disons-nous exactement lorsque nous professons cela? Qu'est ce que cela veut dire pour toi? Le Saint Esprit aurait-il déposé une "petite graine" comme un homme? C'est une vision bien naturaliste de la chose, non? Dont nous avons d'ailleurs une toute autre idée que ceux qui ont écrit le texte aux origines du Christianisme. Alors, quid? La question est posée.
Quant au fait que selon les catégories légales juives de l'époque Jésus ne soit pas un "batard" mais "de père inconnu", cela ne me semble pas remis en cause par la formule du Credo.
Amicalement, Lev