Un bien beau film qui explore avec beaucoup de sensibilité une relation peu abordée au cinéma, le lien entre un frère et une soeur, fait de complicité, de tendresse mais aussi d'empêchement de vivre jusqu'à ce que les évènements vous entraînent ailleurs...
Quelques éléments glanés sur la toile, dont une interview du réalisateur, Jérôme Bonnell, ou une autre mêlée à la bande annonce et des interviews des deux principaux acteurs Florence Loiret-Caille et Malik Zidi (hormis Jean-Pierre Darroussin, bien sûr).
Un polar? oui et non, en ce sens que nous, spectateurs, nous n'avons rien à chercher quant "au cadavre". Par contre nous avons bien tout à découvrir - et c'est loin d'être donné d'avance - du comment le héros va s'en sortir avec ce cadavre par accident sur les bras, et la culpabilité qui le taraude. Héros, qui, à quelques éléments près, comme le fond de petite délinquance pour arrondir les fins de mois, pourrait être chacun d'entre nous. Je veux dire quant à la violence qui nous habite et que nous ne soupçonnons généralement pas, à moins que dans une situation particulière celle-ci ne nous rattrape. Comment vivre avec de tels secrets de famille?
Filmé à l'intime, caméra à l'épaule, souvent dans la pénombre et les clairs-obscurs, magnifique!
Lorsqu'un amour inattendu traversa ma vie de chrétien, je su que tel Jacob j'entrais dans un combat avec l'ange et qu'il ne me faudrait pas le lâcher avant qu'Il ne m'ait béni, dussé-je en boiter au matin... Combatdejacob voudrait donc offrir le fruit de ma méditation depuis lors sur ma vie dans l'Eglise, ses aléas (à deux puis de nouveau seul, enfin presque, avec deux pitchouns...). Dans le futur j'aimerais en faire un livre, alors n'hésitez pas à faire des commentaires.
vendredi 13 juillet 2012
vendredi 4 mai 2012
Nous avons un fils homosexuel
Une mise au point simple, tranquille et bienveillante d'un site catho, qui aborde la question de l'homosexualité du point de vue de la filiation. C'est rare, alors que je crois que c'est l'une des sources d'espérance quant à des lendemains pacifiés.
Nous avons un fils homosexuel - Homosexualité - Vie chrétienne - Thèmes - Croire.com
Nous avons un fils homosexuel - Homosexualité - Vie chrétienne - Thèmes - Croire.com
lundi 30 avril 2012
Faire quelque chose de ce qui est fait de nous !
Sur les questions touchant à l'homosexualité, au mariage gay et autre questions d'homoparentalité, un certain nombre de textes issus du Vatican parlent facilement de "l'idéologie du genre" qu'aurait inventée, sur le registre militant, "la féministe américaine Judith Butler".
L'un de ses principaux promoteurs est Mgr Tony Anatrella, pour qui l'on se demande s'il ne s'agit pas de créer un repoussoir pour mieux défendre sa propre conception de la famille ; laquelle ressort plus d'un mauvais thomisme saupoudré de vocabulaire psychanalytique qu'animé d'un d'un véritable souffle évangélique vis-à-vis des exclus. Et voilà que je découvre un texte disponible en ligne qui fait droit à Judith Butler la Philosophe, et qui en tant que tel prend en compte l'ensemble de son oeuvre plutôt que de se focaliser sur ses premiers écrits et Le Trouble dans le genre, pour ne pas le citer. Une pensée au travail, pourrait-on dire. Remarquable.
Le titre de l'intervention reprend une phrase de la philosophe : "À quelles conditions puis-je faire quelque chose de ce qui est fait de moi?" Une lecture du Récit de soi de J Butler.
Son intervention se situait dans le cadre d'un colloque intitulé: Le désir de reconnaissance entre vulnérabilité et performativité qui s'est tenu à la Maison des Sciences de l'Homme de Bordeaux en février 2011. L'ensemble des interventions, dont la conférence de Brigitte Estève-Bellebeau, sont disponibles en ligne.
Pour mémoire, Brigitte Bellebeau a soutenu sa thèse sur Assujettissement, dépendance et identité : l'ouverture éthique dans l'oeuvre de Judith Butler en 2007.
L'un de ses principaux promoteurs est Mgr Tony Anatrella, pour qui l'on se demande s'il ne s'agit pas de créer un repoussoir pour mieux défendre sa propre conception de la famille ; laquelle ressort plus d'un mauvais thomisme saupoudré de vocabulaire psychanalytique qu'animé d'un d'un véritable souffle évangélique vis-à-vis des exclus. Et voilà que je découvre un texte disponible en ligne qui fait droit à Judith Butler la Philosophe, et qui en tant que tel prend en compte l'ensemble de son oeuvre plutôt que de se focaliser sur ses premiers écrits et Le Trouble dans le genre, pour ne pas le citer. Une pensée au travail, pourrait-on dire. Remarquable.
Le titre de l'intervention reprend une phrase de la philosophe : "À quelles conditions puis-je faire quelque chose de ce qui est fait de moi?" Une lecture du Récit de soi de J Butler.
Son intervention se situait dans le cadre d'un colloque intitulé: Le désir de reconnaissance entre vulnérabilité et performativité qui s'est tenu à la Maison des Sciences de l'Homme de Bordeaux en février 2011. L'ensemble des interventions, dont la conférence de Brigitte Estève-Bellebeau, sont disponibles en ligne.
Pour mémoire, Brigitte Bellebeau a soutenu sa thèse sur Assujettissement, dépendance et identité : l'ouverture éthique dans l'oeuvre de Judith Butler en 2007.
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samedi 12 novembre 2011
Sur la famille, les évêques de France cherchent encore le bon registre | La-Croix.com
La diversité des familles s'est invitée à l'Assemblée des Évêques de France qui vient de se tenir à Lourdes du 1er au 9 novembre. D'un article assez général paru dans la Croix, quelques phrases accrochent dont on aimerait discuter, savoir le contexte de leur énonciation. Malgré des efforts, je n'ai pas réussit à localiser les textes originaux, il faut donc se contenter de ces petites phrases, dont je relève trois en particulier :
Écoutant ces mots, je ne peux m'empêcher d'évoquer ce qu'un ami religieux que je n'avais pas vu depuis longtemps m'a dit lorsqu'il m'a découvert avec mon fils aîné dans la file de ceux qui allait communier lors d'une messe d'enterrement d'une amie commune : "C'est le tien? Oui. Eschatologique? Que veux-tu dire? Tu n'es pas marié? Non."
J'avoue avoir été un peu interloqué me demandant ce qu'il voulait dire et puis cela m'a fait réfléchir, et je l'avoue aussi, cela m'a fait du bien. J'ai senti la chaleur de l'absence de jugement, l'accueil d'une situation un peu inhabituel, bref...
- « Peut-on vraiment parler de familles monoparentales, recomposées, homoparentales ? » s’est interrogé Mgr Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon.
- Ne pas oublier la spécificité de la pensée chrétienne au sujet de la famille, a mis en garde Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes. « Le Catéchisme de l’Église catholique aborde la famille dans le cadre des dix commandements qui relèvent à la fois de la Loi et de la prophétie. La famille est donc aussi de l’ordre de la prophétie. Mais on ne peut pas le dire de toutes les formes de vie actuelle, comme les familles dites homoparentales. »
- Mais de telles affirmations ne règlent pas les nouvelles questions pastorales issues de la transformation des familles, s’est inquiété Mgr Éric Aumonier.« Quelle réponse donner à la demande de baptême ou d’inscription au catéchisme formulée par un papa qui vient avec son compagnon ? demande à l’Assemblée l’évêque de Versailles. Or ce type de demande ne va cesser de croître. »
Écoutant ces mots, je ne peux m'empêcher d'évoquer ce qu'un ami religieux que je n'avais pas vu depuis longtemps m'a dit lorsqu'il m'a découvert avec mon fils aîné dans la file de ceux qui allait communier lors d'une messe d'enterrement d'une amie commune : "C'est le tien? Oui. Eschatologique? Que veux-tu dire? Tu n'es pas marié? Non."
J'avoue avoir été un peu interloqué me demandant ce qu'il voulait dire et puis cela m'a fait réfléchir, et je l'avoue aussi, cela m'a fait du bien. J'ai senti la chaleur de l'absence de jugement, l'accueil d'une situation un peu inhabituel, bref...
samedi 5 novembre 2011
Ne nous trompons pas de combat !
L’archevêque de Rennes invite à « prendre le temps de comprendre » la pièce de Romeo Castellucci | La-Croix.com
Mgr d'Ornellas, avait déjà fait parler de lui par la manière ouverte avec laquelle il avait permis aux Chrétiens de France de prendre part à la réflexion sur la révision des lois de Bioéthique, voilà une nouvelle preuve de l'intelligence au service de la Foi. Ne nous trompons pas de combat, économisons nos énergies pour ceux qui valent vraiment la peine.
mercredi 26 octobre 2011
Le Combat de Jacob
Genèse 32, 23-33 (en hébreu, puis en français)
23. Et il se leva de nuit lui, et il prit ses deux femmes, et ses deux servantes, et ses onze enfants, et il passa le passage du Yabok 24. et il les prit et il leur fit passer le torrent, et il fit passé ce qui était à lui 25. et Jacob resta seul, et un homme se battit avec lui, jusqu'à la montée de l'aube 26. et vit qu'il n'y parvenait pas, et il toucha la paume de sa hanche, et se bloqua la paume de hanche de Jacob en luttant avec lui 27 et il dit envoie-moi, car l'aube est montée, et il dit je ne t'enverrai que si tu me bénis 28. et il lui dit quel est ton nom, et il dit Jacob 29. et il dit ton nom ne sera plus dit Jacob, mais Israël, car tu as régné avec Élohim et avec des hommes et tu as pu 30, et Jacob demanda, et il dit dis-moi ton nom s'il-te-plait, et il dit pourquoi est-ce que tu demandes mon nom, et il le bénit là 31. et Jacob appela le lieu Peniel, car j'ai vu Élohim face-à-face, et mon âme s'en est tirée 32. et le soleil lui brillait lorsqu'il passa Penouel, et il boitait sur la hanche 33. c'est pourquoi les fils d'Israël ne mangent pas le tendon faible qui est à la paume de la hanche jusqu'à ce jour, car Jacob a été touché sur la paume de la hanche, au tendon faible.
C'est en lisant la réaction de Père Jonathan à ce blog que je me suis dit qu'effectivement il manquait dans le mien. Après l'avoir mis en hébreu, j'ai voulu le traduire moi-même. Traduire au plus près du texte est un exercice que j'aime car il permet de le découvrir en profondeur, d'en saisir les résonances, que l'on ne peut pas toujours rendre. Première découverte, "la paume de la hanche". En hébreu on emploie le même premier mot caf pour traduire la "paume" de la main, la "plante" du pied et la "mm" de la hanche ou de la cuisse! Comment traduire? Comment dire ce creux qui se dévoile à nous lorsque nous marchons, et que le grand trochanter du fémur s'efface? L'image qui vient à l'esprit en tout cas ce sont tous ces adultes qu'une piqûre mal faite lorsqu'ils étaient enfants a rendu boiteux à jamais. Autre détail que j'avais déjà remarqué et que j'aime, c'est la résonance entre l'homme qui se rend compte qu'il n'y parvient pas (ki lo yakhol lo) et Jacob qui reçoit le nouveau nom d'Israël parce qu'il peut (vatoukhal). C'est une résonance structurante du texte, où les deux font taire les armes et se mettent à se parler. Un nom nouveau est donné, une bénédiction. Et c'est là qu'une autre surprise m'attendait : Jacob ne reçoit pas le nom d'Israël par ce qu'il a été fort "contre" Dieu mais "avec" lui et "avec" les hommes. Là où précédemment "il se battait", le verbe change et devient "il a régné". En fait "sarita" est un hapax à mon avis, en tout cas un verbe très peu utilisé, sauf dans l'expression "il règne" une drôle d'atmosphère, une ambiance. Quelque chose qui s'impose de soi même, une force tranquille. La surprise suivante, qui n'est généralement pas relevée, c'est que le soleil s'est mis à briller pour lui! Bien sûr, c'est une manière hébraïque de dire que le soleil était déjà haut lorsqu'il passa Pénouel, sans que l'on sache très bien à qui se rapporte ce "lui". Mais cela me rappelait tellement le fait qu'après une épreuve spirituelle, tout d'un coup le ciel se déchire, les fleurs sont belles, le soleil brille, une nouvelle qualité de présence au monde s'est faite jour en nous. Enfin, le dernier verset, dont visiblement on ne sait que faire lorsque de nos jours on raconte le Combat de Jacob, et pourtant, à mon sens, il signe le texte. Je veux dire que s'il n'était pas là le récit risquerait de sombrer dans l'oubli. Ce qui s'est passé au gué du Yabok est tellement important qu'un interdit alimentaire est chargé de nous le rappeler à jamais! Mais sur quoi porte cet interdit? Généralement, c'est le nerf sciatique qui est considéré comme inapte à la consommation, mais ici, puisqu'il s'agit de texte, j'ai voulu traduire au plus près et j'ai choisi ce "tendon faible", on pourrait presque traduire le "tendon féminin", de par la proximité entre isha et noshé. Nous sommes bénis en notre point faible, et les hommes doivent le respecter pour se souvenir de cette bénédiction particulière.
כג וַיָּקָם בַּלַּיְלָה הוּא, וַיִּקַּח אֶת-שְׁתֵּי נָשָׁיו וְאֶת-שְׁתֵּי שִׁפְחֹתָיו, וְאֶת-אַחַד עָשָׂר, יְלָדָיו; וַיַּעֲבֹר, אֵת מַעֲבַר יַבֹּק. כד וַיִּקָּחֵם--וַיַּעֲבִרֵם, אֶת-הַנָּחַל; וַיַּעֲבֵר, אֶת-אֲשֶׁר-לוֹ. כה וַיִּוָּתֵר יַעֲקֹב, לְבַדּוֹ; וַיֵּאָבֵק אִישׁ עִמּוֹ, עַד עֲלוֹת הַשָּׁחַר. כו וַיַּרְא, כִּי לֹא יָכֹל לוֹ, וַיִּגַּע, בְּכַף-יְרֵכוֹ; וַתֵּקַע כַּף-יֶרֶךְ יַעֲקֹב, בְּהֵאָבְקוֹ עִמּוֹ. כז וַיֹּאמֶר שַׁלְּחֵנִי, כִּי עָלָה הַשָּׁחַר; וַיֹּאמֶר לֹא אֲשַׁלֵּחֲךָ, כִּי אִם-בֵּרַכְתָּנִי. כח וַיֹּאמֶר אֵלָיו, מַה-שְּׁמֶךָ; וַיֹּאמֶר, יַעֲקֹב. כט וַיֹּאמֶר, לֹא יַעֲקֹב יֵאָמֵר עוֹד שִׁמְךָ--כִּי, אִם-יִשְׂרָאֵל: כִּי-שָׂרִיתָ עִם-אֱלֹהִים וְעִם-אֲנָשִׁים, וַתּוּכָל. ל וַיִּשְׁאַל יַעֲקֹב, וַיֹּאמֶר הַגִּידָה-נָּא שְׁמֶךָ, וַיֹּאמֶר, לָמָּה זֶּה תִּשְׁאַל לִשְׁמִי; וַיְבָרֶךְ אֹתוֹ, שָׁם. לא וַיִּקְרָא יַעֲקֹב שֵׁם הַמָּקוֹם, פְּנִיאֵל: כִּי-רָאִיתִי אֱלֹהִים פָּנִים אֶל-פָּנִים, וַתִּנָּצֵל נַפְשִׁי. לב וַיִּזְרַח-לוֹ הַשֶּׁמֶשׁ, כַּאֲשֶׁר עָבַר אֶת-פְּנוּאֵל; וְהוּא צֹלֵעַ, עַל-יְרֵכוֹ. לג עַל-כֵּן לֹא-יֹאכְלוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל אֶת-גִּיד הַנָּשֶׁה, אֲשֶׁר עַל-כַּף הַיָּרֵךְ, עַד, הַיּוֹם הַזֶּה: כִּי נָגַע בְּכַף-יֶרֶךְ יַעֲקֹב, בְּגִיד הַנָּשֶׁה
23. Et il se leva de nuit lui, et il prit ses deux femmes, et ses deux servantes, et ses onze enfants, et il passa le passage du Yabok 24. et il les prit et il leur fit passer le torrent, et il fit passé ce qui était à lui 25. et Jacob resta seul, et un homme se battit avec lui, jusqu'à la montée de l'aube 26. et vit qu'il n'y parvenait pas, et il toucha la paume de sa hanche, et se bloqua la paume de hanche de Jacob en luttant avec lui 27 et il dit envoie-moi, car l'aube est montée, et il dit je ne t'enverrai que si tu me bénis 28. et il lui dit quel est ton nom, et il dit Jacob 29. et il dit ton nom ne sera plus dit Jacob, mais Israël, car tu as régné avec Élohim et avec des hommes et tu as pu 30, et Jacob demanda, et il dit dis-moi ton nom s'il-te-plait, et il dit pourquoi est-ce que tu demandes mon nom, et il le bénit là 31. et Jacob appela le lieu Peniel, car j'ai vu Élohim face-à-face, et mon âme s'en est tirée 32. et le soleil lui brillait lorsqu'il passa Penouel, et il boitait sur la hanche 33. c'est pourquoi les fils d'Israël ne mangent pas le tendon faible qui est à la paume de la hanche jusqu'à ce jour, car Jacob a été touché sur la paume de la hanche, au tendon faible.
C'est en lisant la réaction de Père Jonathan à ce blog que je me suis dit qu'effectivement il manquait dans le mien. Après l'avoir mis en hébreu, j'ai voulu le traduire moi-même. Traduire au plus près du texte est un exercice que j'aime car il permet de le découvrir en profondeur, d'en saisir les résonances, que l'on ne peut pas toujours rendre. Première découverte, "la paume de la hanche". En hébreu on emploie le même premier mot caf pour traduire la "paume" de la main, la "plante" du pied et la "mm" de la hanche ou de la cuisse! Comment traduire? Comment dire ce creux qui se dévoile à nous lorsque nous marchons, et que le grand trochanter du fémur s'efface? L'image qui vient à l'esprit en tout cas ce sont tous ces adultes qu'une piqûre mal faite lorsqu'ils étaient enfants a rendu boiteux à jamais. Autre détail que j'avais déjà remarqué et que j'aime, c'est la résonance entre l'homme qui se rend compte qu'il n'y parvient pas (ki lo yakhol lo) et Jacob qui reçoit le nouveau nom d'Israël parce qu'il peut (vatoukhal). C'est une résonance structurante du texte, où les deux font taire les armes et se mettent à se parler. Un nom nouveau est donné, une bénédiction. Et c'est là qu'une autre surprise m'attendait : Jacob ne reçoit pas le nom d'Israël par ce qu'il a été fort "contre" Dieu mais "avec" lui et "avec" les hommes. Là où précédemment "il se battait", le verbe change et devient "il a régné". En fait "sarita" est un hapax à mon avis, en tout cas un verbe très peu utilisé, sauf dans l'expression "il règne" une drôle d'atmosphère, une ambiance. Quelque chose qui s'impose de soi même, une force tranquille. La surprise suivante, qui n'est généralement pas relevée, c'est que le soleil s'est mis à briller pour lui! Bien sûr, c'est une manière hébraïque de dire que le soleil était déjà haut lorsqu'il passa Pénouel, sans que l'on sache très bien à qui se rapporte ce "lui". Mais cela me rappelait tellement le fait qu'après une épreuve spirituelle, tout d'un coup le ciel se déchire, les fleurs sont belles, le soleil brille, une nouvelle qualité de présence au monde s'est faite jour en nous. Enfin, le dernier verset, dont visiblement on ne sait que faire lorsque de nos jours on raconte le Combat de Jacob, et pourtant, à mon sens, il signe le texte. Je veux dire que s'il n'était pas là le récit risquerait de sombrer dans l'oubli. Ce qui s'est passé au gué du Yabok est tellement important qu'un interdit alimentaire est chargé de nous le rappeler à jamais! Mais sur quoi porte cet interdit? Généralement, c'est le nerf sciatique qui est considéré comme inapte à la consommation, mais ici, puisqu'il s'agit de texte, j'ai voulu traduire au plus près et j'ai choisi ce "tendon faible", on pourrait presque traduire le "tendon féminin", de par la proximité entre isha et noshé. Nous sommes bénis en notre point faible, et les hommes doivent le respecter pour se souvenir de cette bénédiction particulière.
mardi 25 octobre 2011
Priest
En parcourant le blog d'un jeune (je suppose) prêtre catholique homo, étonnant de sincérité, je me rends compte que je n'ai jamais parlé ici d'un film qui nourrit ma réflexion sur l'homosexualité. Je veux parler du film anglais Priest d'Antonia Bird, sorti en 1994. Je cite de mémoire ce qui m'a frappé: Un jeune prêtre (Linus Roache) se trouve tiraillé entre son ministère et sa sexualité. Il a un ami, et puis un jour le scandale éclate, son curé l'envoie à la campagne et vient le visiter. Un des plus beau dialogue s'engage, où le jeune prêtre culpabilisant à mort parle de son ami comme du diable et où le prêtre plus âgé le reprend, "mais comment peux-tu parler ainsi de quelqu'un qui t'aime?" avant de l'encourager à affronter le scandale et de revenir à la paroisse le Dimanche suivant célébrer avec lui.
Un autre moment fort à mes yeux, c'est l'intuition qui habite ce jeune prêtre de la souffrance muette d'une des enfants qu'il a au catéchisme. Là où même la mère de l'enfant ne perçoit rien de la violence perpétrée sur leur fille par son mari, lui voit, il entend. Je me suis toujours demandé, s'il n'y a pas là une représentation de l'une des caractéristiques dans laquelle nous jette l'homosexualité - une différence qui creuse en nous la sensibilité, qui façonne une certaine intelligence des relations, d'où précisément ce rôle social de sorcier, de prêtre, dans la communauté.
D'aucuns diront que cette intelligence est tordue à la base et d'autres que nous avons un ego sur-dimensionné. Ce film m'a fait du bien en montrant le positif, les possibilités qui existent.
Un autre moment fort à mes yeux, c'est l'intuition qui habite ce jeune prêtre de la souffrance muette d'une des enfants qu'il a au catéchisme. Là où même la mère de l'enfant ne perçoit rien de la violence perpétrée sur leur fille par son mari, lui voit, il entend. Je me suis toujours demandé, s'il n'y a pas là une représentation de l'une des caractéristiques dans laquelle nous jette l'homosexualité - une différence qui creuse en nous la sensibilité, qui façonne une certaine intelligence des relations, d'où précisément ce rôle social de sorcier, de prêtre, dans la communauté.
D'aucuns diront que cette intelligence est tordue à la base et d'autres que nous avons un ego sur-dimensionné. Ce film m'a fait du bien en montrant le positif, les possibilités qui existent.
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