Lorsqu'un amour inattendu traversa ma vie de chrétien, je su que tel Jacob j'entrais dans un combat avec l'ange et qu'il ne me faudrait pas le lâcher avant qu'Il ne m'ait béni, dussé-je en boiter au matin... Combatdejacob voudrait donc offrir le fruit de ma méditation depuis lors sur ma vie dans l'Eglise, ses aléas (à deux puis de nouveau seul, enfin presque, avec deux pitchouns...). Dans le futur j'aimerais en faire un livre, alors n'hésitez pas à faire des commentaires.
vendredi 6 avril 2007
Homo domesticus et autres troubles dans le genre...
C'est mon coup de coeur de ces derniers mois. C'est frais, c'est bien écrit, c'est plein d'humour, bref cela fait du bien. Ainsi que le sous-titre l'indique, ce n'est pas un roman, ce n'est pas une autobiographie, ce sont des notes personnelles mises en forme pour être rendues publiques. David Valdes a rencontré, il y a un peu plus de 12 ans Jason Greenwood. Dès le deuxième jour ils parlaient de se marier, d'avoir une maison et des enfants. Ce livre relate ce parcours qui serait sommes toutes assez banal s'il ne s'agissait pas de deux jeunes gays de la banlieue de Boston, Massachusset; Etat des Etats Unis qui a l'époque ne reconnaissait pas les mariages gays ni l'homoparentalité. Ce n'est pas un livre militant non plus, l'auteur ne cherche pas à vous convaincre d'épouser ses idées. Non, il raconte leur vie et ses vicissitudes. Et c'est ce qu'il y a de génial et parfois de franchement désopilant. Ainsi lorsque l'auteur descend dans les détails des concessions à faire lorsque l'on épouse quelqu'un... y compris dans la manière dont chacun conçoit comment il convient de poser un rouleau de papier hygiénique dans les WC... la feuille à prendre: dessus ou dessous? Ou, à l'inverse, lorsque ad extra il s'agit de définir sa situation maritale dans nombre de feuillets administratifs qui n'ont pas forcément prévus votre cas... Plus les chapitres avancent, plus leur couple mûrit et plus le livre prend de la profondeur, n'hésitant pas à aborder la crise des dix ans... et finalement l'adoption d'une petite fille, en toute connaissance de cause du côté de la mère biologique... Bref, c'est un homo domesticus comme l'on parle d'homo sapiens. Il y a des petits côtés de la vie à deux qui sont toujours les mêmes quelque soit le sexe (ou le genre) des deux.
En fin de compte, ce livre m'a impressionné par sa simplicité et l'authenticité de son ton. L'auteur, d'origine cubaine (et juive) avec la sensibilité et la faconde du sud est journaliste et auteur dramatique. Il enseigne aussi à l'université.
Plus récemment, mon second coup de coeur va à un roman français qui sans être un grand roman n'en réussit pas moins un certain nombre de choses. Il s'agit d'un Amour sans résistance de Gilles Rozier paru il y a déjà quelques années et qui est sorti en format de poche aux éditions folio de Gallimard, il y a deux ans. D'une part, ce roman est plein de réflexions sur la France de Vichy, sur la guerre, sur comment des gens comme vous et moi (et cette fois infiniment plus crédible que le héros des Bienveillantes!) se retrouvent embarqué de-ci de-là en situation de conflit. Que voulez-vous le héros/l'héroïne est professeur/e d'allemand dans un lycée et utilisé/e comme telle par les uns puis par les autres... Une ville de province donc, un/e prof d'allemand dont la soeur se fait sauter par un officier SS, une mère courage qui se tait et puis un amour surgit... qui entraine à oser ce qui nous paraissait jusqu'alors impossible... Je vais un peu vite en besogne en parlant d'un amour d'ailleurs, car il s'agit plutôt d'une attirance irrépressible qui va se transformer en amour. Et voici notre héros/héroïne prenant tous les risques pour cacher un juif dans la cave de la maison familiale à l'insu de tous... et après les premiers émois passés cela donne l'occasion à quelques réflexions merveilleuses sur Dieu, la prière, le judaïsme... Ainsi: à quoi sert de prier Dieu... mais à savoir l'heure bien sûr, sinon comment saurions-nous s'il est le soir ou le matin....
Mais le plus étonnant, bien sûr, c'est la capacité de l'auteur de nous laisser déterminé nous même le sexe de son héros... Oui bien sûr il/elle a été marié/e, mais à un/e dénommé/e Claude, la belle affaire. Oui, bien sûr il y a des allusions à un amour prohibé mais aimé un juif l'était tout autant qu'aimé un homme en étant soi-même un homme "en ces sombres temps". Tour de force, je vous dis. Pas le moyen de prendre l'auteur en défaut sur ce point. Ce qui montre une sacré ouverture, soit dit en passant.
Brefs je propose ces deux coups de coeur à tous ceux qui veulent se reposer des chagrins de l'idéologie du genre... et que celui qui a des oreilles pour entendre, entende!
Bon samedi saint et bonne fête(s) de Pâque(s)!
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